Il y a un peu plus d’un an, je rencontrais Christine pour parler de son métier de commerciale.
Nous avions bu un café dans une brasserie parisienne, et elle m’avait raconté son parcours : lors de sa retraite de l’administration universitaire, il était hors de question de rester les bras croisés. Elle décide alors de s’investir auprès de son compagnon, Yvon Vocoret, vigneron de Chablis.
2 à 3 jours par semaine, elle vit à Paris, pour défendre auprès des cavistes et restaurateurs les vins de celui-ci. Le reste du temps, elle est à Chablis, pour aider Yvon au bureau. Cet univers, elle ne le connaissait pas, mais son mari, elle le connaît. Alors ses vins… elle peut en parler.
D’ailleurs, très vite, elle m’invite au domaine. « Il faut que tu rencontres Yvon ! »
Un an a passé, et me voilà, au premier jour de mon roadtrip pour le Jura et la Vallée du Rhône, faisant un crochet par Chablis.
Yvon représente la 5ème génération de vigneron du domaine. Son fils, Laurent, assure la reprise. Ils travaillent côte à côte aujourd’hui, avec chacun son domaine de prédilection… Et des petites évolutions, tout doucement, comme par exemple la volonté de travailler davantage les vinifications en fûts.
L’année a été dramatique pour le vignoble chablisien. Yvon me raconte, et c’est digne d’un polar, voire même d’un thriller. Gel, grêle, maladies… les saisons de 2016 n’auront rien épargné aux vignerons. Des nuits entières à sillonner les parcelles, à allumer les bougies antigel, à appeler les collègues et à faire des rondes…
Comme l’écrit Yvon dans sa petite gazette « Le Vigneron » : « La nature est et restera toujours la patronne« . Eux estiment s’en être « plutôt bien tirés« , ils n’ont perdu que 16 hectares, sur 26.
Yvon a les yeux malicieux, le rire facile et la carrure d’un bon-vivant mais peut aussi en une fraction de seconde afficher un visage sévère au regard perçant. Ce n’est pas pour rien qu’il a été élu par ses pairs Grand Architrave de la Confrérie des Piliers Chablisiens. Le président des vignerons de chablis en quelque sorte… Son terroir, il le connaît, son métier de vigneron aussi. Mais Yvon c’est aussi un orateur, qui aime transmettre sa passion, qui a le verbe facile et l’humour contagieux. Il aime écrire aussi, en témoigne sa petite gazette, qu’il publie depuis 20 ans. Enfin, il aime les gens : avec Christine, ils enchaînent les salons, et aiment rencontrer leurs clients, échanger, partager.
Il est tout heureux de m’ouvrir les portes de son domaine, de parler tambouille et histoire.
Et quand nous nous retrouvons en face de sa vinothèque, l’émotion et l’excitation se conjuguent…
La dégustation qui s’ensuit est de haute-volée : on parle géologie, on sirote, on grignote des gougères maison, et je n’arrive pas à définir une préférence, tant sa gamme (du Petit Chablis au Premier Cru) est très variée, mais toujours fine et délicate. Allez, s’il faut choisir, ce serait entre le Chablis 2015, au nez fumé mais à la bouche très minérale avec une belle longueur et L’Homme Mort 2015, encore un peu fermé, mais qui révèle déjà des arômes prometteurs…
Merci Christine et Yvon pour ce bel échange.
Amis parisiens, si vous souhaitez les rencontrer et déguster leur gamme, Yvon et Christine seront présents ce weekend, les 25 et 26 mars au salon du goût et du plaisir à Fontenay-le-Fleury !