Romuald, je l’ai rencontré un soir de décembre, sous les conseils de Bertrand Cortellini*.
Deux heures de discussion à bâtons rompus, du vouvoiement au tutoiement, du chocolat chaud au verre de Riesling offert par un joueur de cor (si si), deux heures qui ont glissé d’une présentation un tantinet formelle à la franche discussion…
J’ai raconté mon parcours, mes interrogations et mes envies, et puis j’ai posé la question : « Et vous, alors, le vin ? C’est arrivé comment ? »
Parce que, très vite, avec Romuald, le courant passe. Parce que, avec Romuald, on se sent comme avec un grand frère qui dévoile sa passion avec sincérité et transparence. Parce que, avec Romuald, j’ai eu la sensation, presque, d’être avec un pote qui te raconte son quotidien, ses galères et ses projets.
Romuald n’est pas un commercial, c’est un « agent de vignerons ». Il est normand, et a découvert le vin par hasard… Ancien cancre (qu’il dit !), il a travaillé dès ses 15 ans auprès de sa tante, Francine Legrand, patronne de la cave du même nom. Il venait pour Noël, et aidait à la boutique, pour les emballages cadeaux. Et le soir, la célèbre tante, elle lui faisait déguster tous les vins empaquetés dans la journée ! Pendant six ans, il est venu, à toutes les vacances de Noël. Puis la tante l’a embauché, et lui a tout appris : la compta, les commandes, les visites dans les vignobles… Il y est resté huit ans, pendant lesquels il se formait aussi tout seul, ou plutôt, entre copains, dans les bars à vins : 2 à 3 séances de dégustations à l’aveugle par semaine, pendant toute cette période. Quand je vous dis que c’est un passionné…
Et après ? Sept ans comme caviste à son compte, ouvert 7jrs/7, avec, avant l’ouverture le matin, la défense de certains vignerons auprès d’une clientèle de bars à vins et autres restaurateurs parisiens. Un bourreau de travail.
Et puis, depuis bientôt dix ans, la vente de sa boutique, et ce métier d’agent de vignerons, à plein temps cette fois.
26 vignerons, près de 350 références, une employée depuis 1 an.
Si je devais résumer le parcours de Romuald en trois mots, je dirais : humain, passionné, palais. Comprendra qui voudra.
Une rencontre incroyable, où l’on a aussi parlé trail, montagnes et vélo, mais ça, c’est une autre histoire !
Le site Internet de Romuald Cardon : http://www.romualdcardon.com/
*dont il y aurait aussi beaucoup à dire… Rendez-vous pour un nouveau portrait ?