Un weekend chez Diane Casamatta : 48h dans un rêve éveillé

[REPORTAGE]

Je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé… Le weekend dernier, je crois que j’ai traversé l’armoire de Narnia. Ou bien j’ai basculé de l’autre côté du miroir d’Alice. Ou alors,  j’ai emprunté le quai 9 3/4 d’Harry… Ça doit être ça.

Bref, je suis entrée dans un autre monde.

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Début mai, j’ai reçu un email, m’annonçant que j’avais gagné un jeu-concours « Un weekend chez un vigneron »… Abasourdie, j’active très fort ma mémoire pour me souvenir – vaguement – d’une participation au début de l’hiver à ce jeu, via une newsletter sur les vins de Bordeaux.

Et nous y voilà, 7 mois plus tard.

J’ai gagné.

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Samedi 2 juillet, 7h20, aéroport Paris Orly Ouest. Le début d’un weekend où je n’ai cessé de me demander « Mais qu’est-ce que je fous là ?! ».

La veille du départ, je suis allée regarder un peu le site Internet du domaine dont j’allais donc rencontrer les propriétaires : le Château Degas. Les quelques infos que je glane laissent entrevoir une jolie histoire…

À la vérité, ce n’est pas une jolie histoire. C’est une histoire incroyable. Une histoire de femmes, de courage, d’audace. Une histoire dure, qui aurait pu plus d’une fois tourner au désastre.

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Au coeur du jardin d’hiver…

L’histoire de Diane Casamatta, la vigneronne qui m’accueille, est intimement liée à celle de sa grand-mère, Marie-José Degas. La raconter ici serait trop long*. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’aujourd’hui, les deux responsables du domaine viticole, ce sont Diane et Eugénie, les petites filles.

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Quand notre chauffeur** nous dépose au Jardin de la Souloire, nous pressentons que ce weekend tombé du ciel va nous emmener beaucoup plus loin que la « simple » découverte du vignoble bordelais.

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Voilà, on est entrés dans un endroit un peu magique.

Les mots sont difficiles à trouver pour décrire les rencontres de ces quelques heures.

Rencontre avec des lieux tout d’abord : le « jardin » de Marie-José – peut-être sa plus grande histoire d’amour – et avec sa maison aussi, absolument enchanteresse. L’un ne va pas sans l’autre. Un lieu où chaque chose semble être à sa place, où le regard est tout à la fois happé par trop de merveilles, et le cœur comme apaisé, serein. Un endroit hors du temps, où nos yeux réapprennent à se poser sur la dentelle d’une feuille verte, sur le gigantisme d’un bambou, sur une poignée de porte chinée. Un lieu où tous les rêves semblent pouvoir devenir réalité… mais qui n’est « que » le résultat d’une vie entière de travail, de passion : celle de Marie-José Degas. La grand-mère de Diane n’emploie aucun jardinier et, du haut de ses 81 ans, manie la tondeuse ou l’échelle de 15 mètres comme personne.

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Bon, l’objectif du weekend, c’était quand même de parler vin. Alors on s’est fait violence, et on s’est extrait de cette bulle. Mais pour tomber sur un autre lieu, encore une fois fortement emprunt de l’énergie de Marie-José : le chai et la cuverie, aujourd’hui entièrement pilotés par Diane, qui y apporte doucement mais sûrement sa patte.

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Au coeur de tous les secrets… #potionmagique

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Diane nous raconte son travail, nous parle de ses coups d’audace***, nous décortique certaines étapes de la vinification que l’on a du mal à piger (sans mauvais jeu de mot #privatejoke #vigneron), et nous laisse entrevoir ses projets. On a qu’une envie, lancer un crowfounding avec tous nos potes pour financer tout ça. Car, et c’est le moment de parler un peu plus de notre hôtesse, Diane fourmille d’idées. On sent qu’elle se tempère elle-même, mais, si elle pouvait, elle ouvrirait 14 nouveaux chantiers en même temps. Que ce soit du côté du commercial, du marketing, de l’oenotourisme, de la viticulture ou de la vinification.
Jean-Michel, son mari, résume bien la situation (non sans un grand sourire en coin) : « Si on s’aime toujours autant, c’est aussi parce qu’on est extrêmement complémentaires : elle rêve, elle voit les choses en très grand, et je canalise« .

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Les futures grappes de raisin, ici fortement touchées par des gelées printanières, et qui souffrent donc du phénomène dit « de coulure » : certaines baies restent minuscules. En bas à droite, le dernier joujou des filles : leur propre vendangeuse. Et LÀ gros scoop : pas besoin de permis de conduire pour piloter la bête. #onmarchesurlatête

Côté vigne, c’est aujourd’hui Eugénie, la petite soeur de Diane, qui bichonne les quelques 100 hectares de la propriété, manageant par la même occasion les 6 employés du domaine, tous rattachés à la partie viticulture. Nous avons la chance de la croiser brièvement au retour d’un « vide-maison ». Un sourire grand comme celui de sa soeur et de leur grand-mère, une énergie que l’on devine impressionnante.

L’après-midi se termine en promenade dans Saint-Émilion, où l’on partagera un verre en terrasse, comme des amis de longues dates.

Merci au CIVB, et à Sébastien, pour l’organisation de ces rencontres. Avec des lieux incroyables, et des personnes… époustouflantes.

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À trouver sur ces images : Léon 1 et 2, deux des paons en liberté sur le domaine.

Merci à Marie-José, de nous avoir ouvert les portes de son paradis. Merci aussi à Hortense, Valentine et Jean-Michel, de nous avoir accueillis avec tant de simplicité, et de nous avoir fait autant rire (#jefaistoutcommemonpapa).

Merci Diane, d’avoir partagé ton quotidien, ta passion, ta famille.

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Diane et Marie-José. (Si ça, c’est pas un sourire communicatif !)

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En bonne moldue, je peux le dire : un tel weekend, ça change une vie.

 

 

 


*Alors il y aura un article dédié, dans la rubrique « portrait » 😉

**oui, non seulement nous avons un chauffeur #çacestdelaccueil, mais j’ai aussi eu le droit d’inviter la personne de mon choix. En l’occurrence, mon « petit frère » d’adoption, nul en vin mais plutôt dégourdi en amitié (#moiaussijetaime).

***Demandez lui de vous raconter l’histoire de son rosé 100 % Malbec, au goût de milkshake à la fraise !